Présentation
Que pourrions nous savoir de toi?
Carène Mboumba fondatrice de Yitu Magazine , j’ai un parcours atypique après mes études , je me suis essayée dans des entreprises, mais je n’étais pas heureuse alors en allant dans le secteur associatif, j’ai trouvé mon épanouissement puis j’ai eu une forte conviction de me lancer dans l’entrepreneuriat.
C’est ainsi que j’ai commencé à bâtir Yitu.
D’où t’es venue l’idée de créer Yitu Magazine ?
L’idée m’est venue suite aux différentes missions bénévoles effectuées dans des associations.
Je me suis rendue compte que les problématiques qui touchaient les jeunes de mon pays étaient les mêmes que celles des jeunes issus de certains quartiers en France.
Et l’idée a commencé à trotter dans ma tête , je me posais des questions sur comment venir en aide aux jeunes en manque de repères, d’informations et d’une communauté de soutien. C’est là qu’est né Yitu.
Quelle est la ligne éditoriale de Yitu Magazine ?
Alors il faudrait déjà savoir que Yitu est subdivisé en trois parties :
Une partie consacrée à l’entrepreneuriat et au monde des affaires donc Yitu Magazine
Yitu foods consacrée à la gastronomie cette partie débouchera à la mise en place d’une épicerie.
Actuellement j’ai été prise dans un programme sur l’entrepreneuriat local créé par un grand média aussi , j’ai débuté ce programme la semaine dernière et je ne peux en dire plus. Je le ferai dans un mois.
Une partie consacrée à l’intérêt général , au monde associatif, à la solidarité… dénommé Yitu Movement
Pourquoi as-tu fait le choix de t’adresser aux entrepreneurs ?
C’est tout simplement parce que pour moi l’entrepreneuriat est un puissant levier pour développer un pays .
En mettant des initiatives solides et fortes en place , cela favoriseraient un meilleur encadrement des jeunes entrepreneurs , une meilleure prise en charge à la création d’entreprise et participerait à créer une économie durable.
Les jeunes surtout en Afrique souffrent de faibles appuis des institutions d’état , dans certains pays il y en a même pas et même ici en France certes des initiatives y sont mis en place par de nombreuses organismes , institutions et divers associations mais nous sommes encore loin du résultat afin d’avoir un monde plus égalitaire.
Entreprendre c’est agir et faire bouger les lignes.
En mettant des initiatives en place, nous agissons pour une meilleure égalité de chance et inclusion pour ainsi permettre aux générations présentes et futures de se créer un avenir meilleur.
Que signifie Yitu?
Yitu provient de ma langue vernaculaire, le punu, une ethnie du sud du Gabon.
Yitu signifie Espoir.
L’espoir c’est quelque chose de très important pour moi, quelque chose qui a du sens , c’est un souffle nouveau, une renaissance.
Yitu existe depuis combien de temps ?
Pour dire vrai , j’ai commencé officieusement depuis 2016, mais c’est en 2021 qu’il a connu son plein essor car à travers lui, j’ai pu postuler à de nombreux appels à projet.
En juin 2021, j’ai participé au Leadership Program organisé par Diversidays.
Cette apparition m’apporte tellement, qu’aujourd’hui encore je suis sollicitée et je discute avec de potentiels sponsors et partenaires, des grosses institutions de surcroît.
Aujourd’hui, je suis en pleine démarche administrative, on va dire officiellement nous existions depuis Juin 2022 légalement mdr
Tu dis que ton choix a été un choix conflictuel avec tes parents , peux-tu nous en dire plus?
Vous savez j’ai toujours été excellente élève à l’école , mon tuteur avait mis la barre très haute sur moi, il décidait de tout et je n’avais rien à dire , cette situation allait encore quand j’étais au Gabon sur son toit.
Une petite anecdote, en classe de CM2 on a des fiches de Vœux à remplir pour pouvoir choisir son collège ou lycée et je voulais aller dans les meilleurs établissements du Gabon qui faisait fureur en ce moment c’est-à-dire le Lycée National Léon , Le lycée Nelson Mandela en 2004, un matin il me sort ma fiche de vœux remplie et signée par lui , il avait pris le Lycée Paul Indjendjet Gondjout ( connu sous le nom du Lycée D’état de l’Estuaire) et le C.E.S Anges Mba, je lui ai gentiment dit, mais ce ne sont pas ces établissements que je veux; je voulais le lycée Léon Mba et Nelson Mandela car ces établissements me faisaient rêves , seuls les excellents y rentraient ,
Il m’a dit: « Tu connais quoi» et c’était resté dans ma tête , j’avais 10 ans, j’allais avoir 11 ans.
J’étais dans une colère et je pleurais ce jour.
En classe de troisième même chose , il tenait absolument que je fasse une série scientifique sauf que moi je ne voulais pas du tout faire une série scientifique, j’avais toutes les aptitudes certes du monde mais je voulais faire la B série économique ici en France , il a encore rempli ma fiche d’orientation à mon insu sans m’en toucher un mot.
Le matin , il me l’a présenté je n’ai rien dit , vous savez j’ai récupéré la fiche arriver au lycée je m’entendais tellement bien avec la censure , que j’ai menti que ma feuille avait été déchirée par ma petite sœur de 5 ans Mdr , elle m’a remis le document , je suis allée en classe et j’ai demandé à un camarade de remplir et de signer tellement il écrivait comme un adulte
Tout ça juste pour vous montrer combien de fois certains parents ne dialoguent pas mais imposent leur choix.
En terminal, pareille j’ai fait mon propre choix , j’ai dû tricher c’est tellement long à raconter , combien de fois je menais une double vie.
Puis j’en ai eu marre , et tellement marre de cette vie.
C’est une personne qui a soufflé à mon géniteur ce que je faisais je ne sais pas qui et la les conflits ont commencé
Bref ce n’était pas beau et c’était tellement triste mais je suis restée ferme , j’ai fait la sourd oreille et aujourd’hui avec beaucoup de recul on aurait pu faire autrement, agir tout autrement mais hélas l’orgueil et la rancœur ont pris le dessus
Mais quoi qu’il en soit , je suis fière du chemin parcouru et je continue à grandir , à apprendre.
Aider les autres est mon appel, aujourd’hui à travers mon histoire je fais de la médiation entre les Parents et les enfants au Gabon
Je veux mettre en place une structure de médiation, D’orientation… et ça va le faire.
J’y crois fermement , beaucoup de jeunes en ont besoin , L’heure est très grave.
Mais avec l’aide de Dieu et de personnes de bonnes volontés qui m’entourent, nous allons y arriver et mettre en place ce projet.
Si vous avez un conseil, que diriez-vous aux jeunes?
Je dirai aux jeunes de croire en eux, de ne pas se laisser distraire par tout ce qu’ils voient sur les réseaux sociaux en pensant que X avance plus rapidement qu’eux , car on ne sait pas comment cette personne a fait ou quel est l’envers du décors .
Vous n’êtes pas en retard, vous êtes là vous devez être en votre temps et âge.
Continuez de travailler, d’être résilient , et remettez vous entre les mains de Dieu.
Ne courez pas , ne vous précipitez pas car toute réussite traficoter ne dure pas , c’est pour un temps.
Soyez patient et sage.
Bâtissez votre projet lentement mais sûrement et surtout commencez avec ce que vous avez , n’attendez pas d’avoir tous les éléments réunis car le temps ne nous attend pas. Il passe .
Vous savez j’ai pris conscience de tout ceci après avoir passé 1 mois à l’hôpital très malade c’était en 2017 , je me disais je vais mourir et tous les projets que j’ai et dont je n’ai pas pu réaliser parce que j’attendais ceci ou cela.
Je me suis promis que si je m’en sortais j’allais embrasser ma mission et c’est ce que je fais depuis.
Lancez vous , croyez moi, vous allez commencer seul(es) des amitiés seront brisées , mais continuez votre chemin. Voilà
J’espère avoir aidé quelqu’un quelque part.
